Au printemps 80, je passe un wek-end
chez mon ami Pierrot, crossman avisé qui a poussé la passion
a aménager un circuit derrière chez lui. Le garage est bien
rempli, mais ce qui m'attire l'oeil immediatement, ce n'est pas la 465 YZ
dernier modèle mais une (déja) vieille 400 TS qui a du lui
servir de machine d'entrainement quelques années auparavant.
Gueule de brute et moteur a l'avenant, je craque et passe la journée
dessus.
Ce jour là, je décide d'avoir un gros mono 2 temps avant qu'ils
disparaissent completement de la circulation, mais les 400 TS ne courent
plus les rues et c'est une DTMX qui fera l'objet de mon choix quelques mois
plus tard, choix totalement irrationnel, avec son autonomie de 80 km vu
qu'a cette époque j'effectuais régulierement des trajets de
500 km, mais déja a l'époque la raison devait s'effacer devant
la passion.
Après deux ans et quelques miliers
de litres de mélange (eh oui, la pompe à huile m'avait laché
assez rapidement) partis en fumée, mais surtout à cause de
l'influence nonchalante de la 500 XT de mon frère avec laquelle j'avais
regulierement l'occasion de rouler, je decide de rester au gromono, mais
de passer au 4 temps.
Adieu fumée bleue, bonjour pom pom.
YAMAHA 400 DTMX
Monocylindre 2 temps
400 cm3 - 32 cv - 130 kg
Les plus:
-Dernier gromono 2 temps
-Légereté
Les moins:
-Consomation (12L/100km)
La petite histoire:
Hiver 81, je quitte Dijon pour aller retrouver Jean-Luc qui va courrir l'enduro
du Touquet et à qui je dois faire l'assistance..
La sacoche reservoir est pleine: 4 litres d'huile, une trousse à
outils, un caleçon et une brosse a dents.
le thermomètre n'est toujours pas passé au dessus du zéro
quand aux environs de Bar sur Aube, le pignon de sortie de boite opère
un divorce a l'amiable avec son arbre.
Après quelques invocations aux Dieux de la
Mécanique, une onglée et l'utilisation judicieuse d'un morceau
de fil de fer récupéré
sur une cloture des environs, le pignon reprend place sur son axe et moi
sur la selle.
Le reste du voyage ne presenterait pas grand interet
si, a 80km avant d'arriver au Touquet, le jour déclinant ne m'avais
incité a allumer mes lanternes.
Aussitot la clé de contact tournée en
position d'éclairage, le moteur s'arrete. Une logique imparable me
fait promptement remettre la clé dans sa position initiale, mais
rien n'y fait et me voila garé sur le bas coté, le moral en
berne et les bottes dans l'herbe humide.
Suit alors le processus habituel en ces circonstances: démontage
de la bougie, verification de l'allumage, rien! Vérification des
rupteurs et du circuit, tout semble ok! Verification de l'alimentation,
ok! Mais ça ne fonctionne pourtant pas.
J'en suis rendu à hesiter entre me pendre avec mon écharpe
à l'arbre le plus proche ou la noyade dans le fossé quand
une poignée de motos se gare a coté de moi (car à l'époque,
mesdames et messieurs, la solidarité motarde n'etait pas un vain
mot).
Et chacun d'y aller de son avis sur les possibles causes de la panne sans
pour autant apporter de solution.
Après une vingtaine de ces opinions improductives, je remercie chaleureusement
mes inutiles secouristes et part à la recherche d'un téléphone
dans une ferme proche.
Jean-Luc et Gilles ont fait le voyage aller -retour avec la remorque et
nous sommes finalement arrivés au Touquet.
Ce n'est qu'en dechargeant la moto que Gilles, d'un air distrait, a posé
la maudzite question:"tiens, c'est normal que le petit bouton rouge
au guidon soit dans cette position?"